La 205 GTi

 

 

L'icône de l'ère GTi à portée de billets (de 2500 à 5000 euros)

Au début des années 80, Peugeot alors en perte de vitesse et jouissant d'une image poussiéreuse, allait littéralement "déposer" la concurrence grâce à sa 205. L'apogée de cette réussite sera atteinte grâce à une lionne à part, la 205 1.9 GTi qui a dès lors conquis à jamais le cœur des passionnés et converti même les plus réticents. Aujourd'hui disponible à moins de 5 000 €, sur le marché de l'occasion, c'est l'histoire d'un mythe...mécanique

Si il est des modèles qui ont marqué l'histoire, incontestablement la 205 1.9 GTi en fait partie. Véritable Ferrari du "pauvre", elle continue encore et encore de susciter la convoitise et de dynamiser le marché de l'occasion. Excessive et exclusive, la 205 est l'incarnation de la sportive sans concession, suant la nervosité et l'agressivité. Déesse du bitume, impitoyable, il faut savoir la dompter si l'on veut en profiter pleinement.


Ne pardonnant aucune erreur de pilotage, cette voiture sauvage distille un maximum de sensations à qui sait l'apprivoiser. Quant aux néophytes de la piste, elle saura être tendre pour peu que le conducteur reste humble face aux capacités du fauve.
Ainsi, pilotes avertis, ou passionnés rêveurs, la belle comblera son propriétaire. Envoûtante, un peu plus de 10 ans après sa disparition du catalogue, elle continue encore et toujours d'incarner ce mythe de la GTi à l'état pur.

Charmeuse et mystérieuse, nous avons voulu percer son secret. Voyage au cœur de la lionne, 3, 2, 1, ...

     

205, l'irrésistible changement cap de Peugeot

Fin des années 70, Peugeot avec ses 204 et 104, était en pleine crise tant financière qu'identitaire. Fade, vieillissante, et économiquement en difficulté, la marque sochalienne a alors décidé de jouer son dernier va-tout en proposant au public une voiture qui, il ne le savait pas encore, allait rentrer dans la légende et marquer plusieurs générations de conducteurs : la 205 était née.
Elle allait permettre à la marque de se sortir de l'impasse et de redynamiser son image. Des planches à dessin, la petite dernière devint rapidement réalité, et en 1982, le monde pu enfin la découvrir, puis l'acquérir l'année suivante, en février 1983 lors du début de sa commercialisation. Certes, elle était née sous une bonne étoile et Peugeot était convaincu de son succès. Mais c'est surtout grâce à la monstrueuse 205 Turbo 16 qui allait affirmer une domination sans partage sur le monde des rallyes dans la catégorie des célèbres groupe B, que la 205 allait gagner ses marques de noblesse. Devenu référence, il fallait que le lionceau face honneur autant sur route que sur piste.

205 GTi 1.6l et 1.9l

Pour faire grandir la petite en puissance, c'est un moteur 1.6 litre de 105 ch (type moteur 180A) qui allait lui être greffer. 1984, allait marquer un tournant dans l'histoire de la 205 avec cette première version GTi. Accueillie avec ferveur par l'ensemble de la presse, elle fit rapidement taire ses détracteurs et suscita l'envie chez tous les jeunes conducteurs de l'époque.
Elle s'offrit même le luxe de monter en puissance 2 ans plus tard, le 1.6 passant à 115 ch (type moteur B6D) à l'orée 1986. Mais si sont image la servait bien, lui permettant même de faire oublier la concurrence du moment comme la Renault Supercinq GT Turbo, rapidement la résistance s'organisa et la supériorité de la 205 perdait de plus en plus de terrain.
Pour ne pas perdre la face et asséner un dernier coup de massue à ses prétentieuses prétendantes, décision fut prise de sortir une ultime version de la 205 GTi, la 1.9 GTi (type moteur D6B) allait mettre tout le monde d'accord. Présentée en septembre 1986 et lancée en décembre de la même année, cette tigresse parmi les lionnes allait connaître un vif succès qui ne s'est jamais réellement éteint. Encore aujourd'hui son étoile brille encore, et son nom suffit à faire frémir d'envie bon nombre de nostalgiques de cette époque bénit des dieux de l'automobile, celle des voitures exclusives possédant un réel caractère, fauves de la route d'une époque déchue.

Splendide fauve aux griffes acérées

115 ch, ce n'était plus assez, qu'à cela ne tienne, après une cure de bodybulding savamment menée, la nouvelle grande sœur de la 1.6, disposerait d'un cœur de 1.9 litres crachant sauvagement 130 ch et de sérieux poumons permettant à la brute de reprendre son souffle avec près de 170 Nm de couple.
Ce moteur n'était pas nouveau, (bloc XU...) repris à la 305 GTX, le bloc de 1905 cm3 de la 205, équipa également sa cousine éloignée, la Citroën BX GTi. A noter que la Citroën développait 5 ch de moins, dû à des réglages moteur différents.
Sur le papier, cette 1.9 a déjà de quoi impressionner, sur la route elle se révèle tout simplement démoniaque. 0 à 100 en 7,8 secondes, elle relègue la 1.6 à 1 seconde derrière, 206 km/h en pointe et un 1000 mètres départ arrêté oublié en seulement 29,2 secondes, les chiffres parlent d'eux même.

Un moteur qui expire la puissance

Tout simplement époustouflant pour l'époque. Mais au-delà des performances, c'est la manière dont elle expulse sa rage qui a fait sa légende. Si ces performances sont de plus en plus monnaie courante sur les productions d'aujourd'hui, l'impression de vitesse et de violence n'est pas là, évoluant dans un univers feutré aux sensations insonorisées.
La 205, elle, boue, crie chante, hurle à qui veut l'entendre. C'est avec brutalité qu'elle scotche littéralement ses occupants aux sièges. Si vous vous demandiez d'où provenait l'expression "prendre un coup de pied au cul" en parlant d'automobile, ne cherchez plus, l'explication se trouve sans nul doute ici.
Mais attention, cette impétuosité n'est pas à mettre entre toutes les mains. Même si le train arrière a été amélioré, les jantes passées en 15 pouces et la bête désormais freinée dans ses ardeurs par non plus 2 mais 4 freins à disques, la 1.9 demande du doigté. Et quiconque ne respecterait pas la fougueuse mécanique et prétendrait de ses capacités de pilote, risquerait de le payer au prix fort et de faire l'expérience du fossé. On ne plaisante pas avec une telle voiture. Sans compromis, elle demande expérience et sagesse pour qui veux flirter avec les limites de l'engin. Néanmoins ne pensez pas qu'elle est impitoyable, c'est juste le miroir de votre comportement.
Il est important également de souligner que si cette savoureuse mécanique est restée inchangée durant toute la durée de sa vénérable carrière, en 1993, elle perd en fougue à cause de l'adjonction d'un pot catalytique. La puissance passe alors de 130 à 122 ch. Mais qu'importe la légende était déjà installée et grâce à un meilleur équipement de série, la perte relative de performance est vite oubliée.

Une esthétique tout aussi musclée

Mais il n'y a pas que sous le capot que la 1.9 GTi en imposait. Avec son allure râblée, ses élargisseurs d'ailes, ses jantes de 15 pouces qui paraissent surdimensionnées, et ses éléments de carrosserie spécifiques – spoiler avant équipé de phares additionnels à longue portée, et jupe arrière au design plus sportif – la 205 ne peut laisser indifférent. L'intérieur lui non plus n'est pas en reste.

 

Siège baquets – cuir et tissus en option – vitres électriques, volant cuir sport – deux puis trois branches à partir de 1988 – sportivité ne rime pas forcément avec épuré. Et même si la qualité des matériaux est perceptible, celle des assemblages est somme toute correcte. Enfin soulignons, qu'en 8 ans de carrière, même si son esthétique n'a pas connu de révolution, le design de la planche de bord et d'autres subtils changements ont rythmé la vie de la plus piquante des GTi made by Peugeot.

Si vous voulez rentrer dans la cage aux fauves Comme pour toutes les sportives, attention à l'entretien !! Evitez ainsi les prépas moteur et autres fantaisies tuning. Concernant la fiabilité, le moteur se révèle assez robuste et il n'est pas rare de trouver des occasions affichant plus de 200 000 km au compteur. Au niveau des points noirs, notons un ralenti caractériel. A part ça, les vérifications d'usages s'imposent. Suspensions, dispositif de freinage, direction, courroie de distribution, n'hésitez pas à faire le tour de la voiture et à demander les justificatifs d'entretien. Si vous avez le temps vous pouvez même appeler le garage qui a suivi le véhicule pour avoir l'avis d'un professionnel. Même si cet avis ne doit pas non plus être pris forcément pour argent comptant, surtout si vendeur et garagiste se connaissent depuis longtemps, il peut néanmoins vous apporter des renseignements pertinents sur la qualité du suivi du véhicule.

A retenir :

Avec un budget inférieur à 5 000 € vous pourrez allègrement accéder au rêve. La principale difficulté réside à trouver la perle rare. Car si les 205 GTi ont été produites à plus de 300 000 exemplaires – 1.6 et 1.9 – vous n'aurez certes pas de mal à en trouver en occasion mais de là à ce qu'elle soit en bonne état, c'est une autre paire de manches. Evitez les modèles inférieurs à 2 000 € à moins que vous ayez l'âme d'un restaurateur et que le cambouis ne vous fait pas peur. Ensuite dans une fourchette comprise entre 2500 et 5000 € attendez vous au meilleur comme au pire. Et n'oubliez jamais qu'il vaut mieux un véhicule kilométré mais mené avec sérieux qu'une épave plus récente. Dans tous les cas, une chose est sûre la 1.9 GTi n'a pas fini d'animer les convoitises. Voiture passionnelle pour passionnés, elle demeure la reine brutale et incontestable d'une sportivité nostalgiquement déchue.

Quelle 205 GTi choisir ?

Parole de connaisseur :

"Après avoir essayé les 2 (122 et 130) et même les 2 autres (105 et 115) je n'ai pas trouvé de grosse différence entre une 122 et une 130. Elles sont aussi souples à bas régime l'une que l'autre. Mais la 122 aime moins les hauts régimes que l'autre (l'autre qui soit dit en passant n'a jamais fait 130ch mais...123 environ) inconvénients de la catalysée :
- le prix du catalyseur justement (car il faut bien s'attendre à avoir à le remplacer, par ailleurs l'enlever ne sert à rien, surtout si la sonde n'est pas placée avant lui. Il y a d'autres différences que le cata seul : les paramètres du calculateur, les lois de levée d'arbre à came entres autres)
- consommation + élevée

De toutes façons, il y a une telle disparité dans ces moteurs qu'il est tout à fait possible de trouver une 122 qui marchera autant qu'une vraie (fausse) 130. Même une 115 (qui fait vraiment 115) avec un réglage aux petits oignons de l'avance à l'allumage ne se laissera pas distancer à condition d'être dans les tours. La vraie différence est en dessous de 4000, pas après....

 

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Maintenant attention :

Un jeune permis avec un Gti 1.6l 115 ch, ou 1.9l 130ch, c'est complètement déraisonnable.
Pour commencer si tu veux un 205 et tout en te faisant plaisir, avec sa boite très courte et son double corps un XS n'a rien de ridicule face à une 1.6 115 ch.

Et question comportement routier : si tu fais le zouave, "un 205GTi" ne pardonne pas...

 

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